Holy Field Holy War

Lech Kowalski s’inscrirait-il aussi dans le post-documentaire ? Holy Field Holy War résiste aux genres, documentaire d’auteur qui soigne le cadrage, offre de somptueux travellings sur la campagne polonaise. Il ne commente rien pour que le spectateur trouve sa place, imagine des allusions, des références, construise une mythologie. Pas de chiffres, pas de diagrammes et pourtant le regard est véritablement descillé.

A voir.

Tenter l’impossible, toujours

Après La loi du marcheur consacré au cinéma, Nicolas Bouchaud se prête, avec Un métier idéal, à un exercice très particulier : il offre au spectateur, le temps d’un spectacle, un voyage dans un univers, pétri de contradictions, de questions et de vérités. Mais ici, pas de mauvaises questions, la pensée ne tourne pas en rond, les arguments théoriques se mêlent au quotidien avec une aisance impressionnante. C’est une magistrale leçon de théâtre, avec un acteur qui s’engage physiquement, émotionnellement, ne se cache jamais et s’attache à nous édifier.

Pourquoi faire autant d’histoires ?

Il n’y a jamais eu autant d’histoires, mais elles ne font plus sens.
Les taux d’audience des « docu-fiction », des « biopics », des « séries s’inspirant de faits réels » impressionnent (aux Etats-Unis, on parle de « scripted reality »). Le roman n’a, contre toute attente, pas souffert de la fascination pour les écrans, mais il a prudemment abandonné les ambitions révolutionnaires du vingtième siècle, qui déstructuraient la langue et le récit considérés comme étroitement bourgeois. Pour être écoutés, les hommes politiques doivent adopter le « storytelling ». Les chefs d’entreprise font de même pour attiser la frustration, mère de la consommation.

De la pensée métaphorique considérée comme l’un des beaux-arts

La sculpture et la statuaire lega sont sublimes.

La stylisation de ses formes conduit à une pureté émouvante, qui répond aux canons esthétiques occidentaux. Sur certains masques, les visages sont devenus des cœurs pâles et allongés, majestueux et tristes.

Le passé ne passe pas, mais que faire au présent ?

Avec Rwanda 94, le Groupov cherche la vérité. Pourquoi l’homme en arrive-t-il à de telles barbaries ? Depuis le procès de Nuremberg, le génocide n’était-il pas le mal absolu contre qui toutes les forces devaient s’unir ? Pourquoi des Etats occidentaux ont-ils fermé les yeux pendant d’avril à juin 1994 au Rwanda, alors que des armées étaient sur place ?

Pourquoi les hommes se révoltent-ils ?

Marjolijn van Heemstra a reçu de ses parents une éducation politisée : petite, elle savait que toutes les religions se valaient et cohabitait avec des réfugiés kurdes. A l’âge de neuf ans, elle a vu le Mahâbhârata (le film) et a compris qu’il était possible de surmonter les différences entre les hommes, à l’échelle de la planète. Adulte, elle reste fidèle aux ambitions de Peter Brook et cherche en tant qu’artiste à changer le monde.

Le « choc » des arts dits primitifs

Lors de l’exposition surréaliste de 1936, Charles Ratton et André Breton avaient mis côte à côte des œuvres surréalistes et œuvres d’art dit primitif. Ce qui reliait les deux aux yeux de Breton : leur capacité à créer un « choc », lui même cause d’une « émotion ».

Se retirer pour mieux voir, et vivre / Avignon 2013

« Pourquoi les hommes en arrivent-ils à dégénérer ? » se demandait David Thoreau retiré dans sa forêt au fin fond de l’Amérique, en plein XIXème siècle. Aujourd’hui, Jean-François Peyret n’est pas le seul artiste programmé au Festival d’Avignon à s’intéresser à cette question.

Margin greed

On each side of the Seine, at the same time, two exhibitions took place with a similar purpose: showing works of unknown but real artists. The means and results are drastically different and invite us to question the underlying ideologies.

L’Allemagne de Friedrich à Dix

Les premiers pas dans l’exposition De l’Allemagne au Louvre déconcertent. Elle ressemble à l’essai théorique d’un étudiant studieux opérant une typologie qui vise à déployer tous les concepts attendus de l’art allemand, sans oublier le moindre poncif.