Vietnam et Laos

Sapa, a proximité de la frontière sino-vietnamienne, est le pays des H’mong noirs et des Dzays. Les rizières sont sublimes, les costumes des femmes superbes, toutes en pantalon court, avec jambières pour les protéger lors des longues heures passées a cultiver le riz, le maïs ou le Manioc (selon une bonne blague populaire, comme ce dernier, mangé par les plus pauvres, est indigeste, il empêche de dormir et est la cause de la surpopulation…). Les Dzays se rasent sourcils et haut du crâne, elles portent le front haut ! Certains mauvais esprits, au Laos, dénoncent le gouvernement qui oblige les populations a conserver ces vêtements pour le bonheur des touristes. Il faut dire que d’un côte comme de l’autre de la frontière, le nationalisme va bon train. Les vietnamiens, dit-on, cultivent le riz, les laotiens le regardent pousser, les cambodgiens l’écoutent et les chinois le vendent. Dans les endroits les plus reculés, nous dormons chez l’habitant, sur des nattes, et sommes réveillées au son du coq, dès deux heures du matin. Ici, les femmes se lèvent tôt (5h30) et travaillent dur, pendant que les hommes s’occupent des enfants (qui sont par ailleurs très libres et autonomes) et boivent de l’alcool de riz tout juste distillé par leurs soins.

A Bac Ha, nous rencontrons les H’mong barioles et visitons le grand marché. On y trouve de tout : aliments, tabac, buffles, chevaux, chats, chiens et les femmes y marchandent entre elles les costumes traditionnels. On y mange aussi, en échangeant des nouvelles des autres villages.

A Vu Linh, nous nous baignons dans le lac artificiel né d’un barrage sur la rivière Chay.

Le lac Ba Be, lui, est naturel et entouré d’une jungle dans laquelle nous ne rencontrons malheureusement aucun animal.

Plus à l’est, nous marchons dans la région ou Ho Chi Minh (père des 63 millions de Vietnamiens, nous dit-on), installa ses premiers quartiers. Nous sommes dévorées par les sangsues et suivons des pistes dans la jungle, invisibles a nos yeux. J’imagine le désarroi (le mot est faible) des soldats français, qui furent 5.000 a périr dans la cuvette de Dong Khe si belle a contempler aujourd’hui.

En descendant, nous pédalons et ramons sur la baie d’Along terrestre avec ses fameux reliefs karstiques. Ensuite, nous rejoindrons les touristes avec regret, dans la Baie d’Along sur l’île de Cat Ba, à Da Nang et Hoi An. Partout, des infrastructures gigantesques, resorts à l’allure de prisons sont en construction.

Hanoï, enfin, si vivante, active, mais aussi agréable avec ses lacs et sportive : les vietnamiens y marchent à vive allure à l’aube, jouent sur les trottoirs au badminton l’après-midi, s’entaînent au taï chi chuan avec éventail le soir. Même les affiches de propagande sont colorées, rieuses, et les Vietnamiens semblent s’en accomoder.

Le musée de la femme vietnamienne permet de comprendre les conditions de vie de toutes ces marchandes ambulantes, qui ont pourtant un sourrire si joyeux. Levées à deux heures du matin, elles arpentent les rues jusqu’à 17 heures, pour rejoindre une chambre qu’elles partagent à dix, tout cela pour envoyer quelques ressources à mari et enfants restées dans des campagnes où ils ne peuvent plus survivre.

Le Laos est plus sauvage, la jungle semble être partout. Sur les routes, on ne rencontre plus seulement des buffles, mais aussi des éléphants. Le Mékong est sublime, que nous suivons de Luang Prabang a Nong Kiez. Partout, des moines chauves vêtus de leur toge orange, des temples rutilants de dorures ou couverts de peintures naïves pour raconter les aventures du Bouddha.

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